Dans le domaine du travail, l’un des maux les plus récurrents est le harcèlement sexuel que subissent les femmes et ce, dans tous les pays du monde. Au Bénin, à l’occasion de la célébration du 1 er Mai, fête des travailleurs, des langues de quelques courageuses femmes se sont déliées et elles ont dénoncé ce fait.
Témoignage d’Angela Kpeidja
Angela Kpeidja, une journaliste, spécialiste des questions sanitaires à l’Office de
Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB), a décidé de dire haut ce que plusieurs femmes subissent et gardent au fond d’elles. Dans un post sur sa page Facebook, Angela Kpeidja a déclaré que le harcèlement sexuel en milieu du travail, fait partie intégrante du quotidien des
femmes journalistes. « Le travail, dans mon milieu est totalement décousu. Le harcèlement sexuel en milieu de travail, même à mon âge, a encore droit de cité avec des humiliations de tout genre, y compris la baisse de l’estime de soi », a-t-elle dénoncé.
Visiblement très remontée, la jeune femme a presque dévoilé les noms des harceleurs de sa boîte et a accusé aussi les femmes qui ne font pas preuve de solidarité. « Et ça, du plus haut vers les petits chefs de bas étages que sont les rédacteurs en chef et sous-chefs. Et dire qu’il y a des femmes parmi nous qui se laissent faire. Viol, harcèlement moral et sexuel…j’en ai marre. Dites-moi comment on célèbre le 1er mai dans une maison où la religion de tous est devenue le silence dans la frustration? ».
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Autre témoignage
Après la publication de la journaliste Angela Kpeidja qui a lancé l’alerte, sa consœur Priscille Kpogbeme a aussi brisé son silence sur les actes de harcèlement dont elle a été victime durant son parcours de journaliste. Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, ce dimanche 03 mai 2020, la journaliste Priscille Kpogbeme a raconté aussi son histoire. « Je me suis
retrouvée face à ce phénomène dès mon stage académique en première année d’université.
C’est déjà par des « tu es très belle », « tu me plais… « . Moi je prenais ça pour des compliments. Mais c’est allé au-delà », a-t-elle confié.
« Je vous donne l’exemple d’un Directeur de télévision, bien connu ici au Bénin, bien
respecté qui m’a fait la cour et j’ai refusé. Un jour, du retour de reportage, j’étais à la bande de montage quand il m’appelle dans son Bureau. Derrière son ordinateur, je ne savais même pas ce qui m’attendait. Il avait déjà baissé son pantalon et m’a ordonné de lui faire des pratiques sexuelles.» A témoigné Priscille.
La jeune dame s’est finalement résolue à démissionner et préfère se retrouver au chômage que de subir ces faits.
Vicentia Boco intervient
Les déclarations des journalistes dénonçant le harcèlement sexuel, a suscité la réaction de Vicentia Boco, Responsable béninois de l’Institut national pour la promotion de la femme. A travers un message publié ce dimanche 03 mai 2020. Elle a appelé à une union sacrée pour
mener le combat contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Pour la première responsable de l’Institut national pour la promotion de la femme, il est temps de faire comprendre aux hommes que la femme mérite respect surtout dans le monde du travail.
« Vous avez eu raison et c’est ensemble que nous mènerons ce combat. Nous devons apprendre à nos hommes à nous respecter », a-t-elle conclu.
Xavier Tété.
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