Elle a toujours rêvé d’étudier au pays de l’Oncle Sam mais faute de moyens, elle a dû placer ce rêve aux oubliettes. Elle n’aurait jamais imaginé qu’après une décennie de travail au pays, son nom serait gravé aujourd’hui dans les livres du Département d’Etat Américain. Elle, c’est Kafui Nadia Klussey, une mère célibataire, originaire de la ville d’Aného. Dame dévouée et ayant pour arme la persévérance, elle vit aujourd’hui au Canada où elle est à la fois chef d’entreprise et salariée.
Le départ
Après des études primaires et secondaires respectivement à Marina et au lycée Technique d’Adidogomé, Kafui a opté pour le département d’anglais à l’Université du Bénin devenue aujourd’hui Université de Lomé. Kafui a ensuite continué ses études supérieures en Business Administration-Marketing à l’ESGIS. C’est d’abord en tant que commerciale que Kafui commencera sa carrière. D’abord à Shell Togo (devenu T-Oil) puis brièvement à ITP (Industrie Togolaise des plastique). Elle occupera ensuite plusieurs postes (agent Marketing & Communication, responsable du call center) pendant 9 ans à MOOV Togo avant de quitter le pays en 2009.
Après la naissance de son fils, Nadia décida de poursuivre ses études en cours du soir à ESGIS malgré ses fonctions à Moov Togo et son rôle de femme au foyer. C’est là qu’encouragé par l’un de ses professeurs, elle décida de se porter candidate au programme HUMPHREY FELLOWSHIP 2009-2010 malgré qu’elle n’y croyait pas elle-même. Contre ses propres attentes, le jury fut visiblement assez séduit par son projet : l’encadrement Marketing des femmes agricultrices au Togo car elle fut parmi les deux lauréats sélectionnés pour représenter le Togo à ce programme.
La vie de ‘’l’autre côté’’
Aux États-Unis, elle effectue d’abord des stages en Communications & Marketing à World Bank et Ashoka. Mais son séjour au pays de l’oncle Sam sera de courte durée car après deux ans, elle décide d’immigrer au Canada. Ce choix a été fait pour trois raisons explique-t-elle : « la première était de trouver des marchés pour les produits des femmes agricultrices, la seconde obtenir les documents administratifs pour faciliter le mouvement entre les 2 continents et enfin la troisième plutôt personnelle, celle de sécuriser les études Universitaires Etrangères à mon fils ».
Une fois au Canada précisément à Toronto, elle dû batailler dur afin de pouvoir accéder rapidement au marché de l’emploi. Pour y parvenir, elle avait tout intérêt à éviter de longues études. C’est alors qu’elle opta pour une licence professionnelle qui lui permis d’évoluer rapidement dans le domaine de la Finance notamment en Assurance des personnes. « Je dois dire que j’ai eu beaucoup de grâce dans mes 2 pays d’accueil aussi bien aux Etats-Unis qu’au Canada, je me suis vite intégré » affirme-t-elle.
Après avoir travaillé quelque temps à la TD Bank, Kafui qui se trouvait une réelle passion pour le monde des assurances rejoint la plus grande Compagnie d’Assurance Vie du pays, Manulife. Elle travaille aujourd’hui en tant que Life Insurance Inside Wholesaler (Agent de Vente en Gros en Assurance Vie). Nadia KLUSSEY est désormais promotrice de la compagnie TCHITCHINGA Incorporated basée au Canada.
La vision de Tchi-Tchin-Ga Inc, est de faire reconnaitre en Amérique du Nord le Tchi-Tchin-Ga (brochette en lanque éwé) comme le plat de référence de l’Afrique de l’Ouest au même titre que le Kebab pour la cuisine grecque en l’intégrant dans la gastronomie Canadienne. Nadia gère non seulement cette compagnie qui transforme et promeut les mélanges d’épices inspirée de la cuisine Ouest Africaine mais aussi, elle soutient également les femmes agricultrices d’Epices au Togo à travers une Coopérative.
Un possible retour au pays
Contrairement à la grande majorité des togolais qui, une fois qu’ils quittent le pays ne sont pas enthousiastes à l’idée de revenir s’y installer, Nadia pense retourner au pays dès que possible ou du moins, elle pense y passer plus de temps pour développer ses projets. Elle tient en effet à poursuivre son combat pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes agricultrices qu’elle encadre. Elle projette aussi bien entendu se consacrer totalement à sa société.
Pour Kafui, ses rêves ne pourront jamais devenir réalité sans l’aide de Dieu. Elle raconte : « il ne faut pas prendre à la légère les rêves que Dieu a mis en nous. Même quand nous oublions les prières que nous avons formulées, Dieu lui n’oublie jamais. Il est fidèle et finit par les accomplir en son temps. C’est à nous de saisir chaque opportunité qu’il met devant nous pour nous y conduire … J’avais toujours rêvé d’étudier aux USA. Faute de moyens, j’ai mis ce rêve aux oubliettes. Mais après une décennie de travail à Lomé, Dieu l’a réalisé avec des moyens que je n’aurais jamais imaginés !».
Pour ‘’revenir sur terre’’, lorsqu’elle évoque ses réussites professionnelles, Kafui est reconnaissante envers feu … CREPPY, qui à l’époque était Président de Shell et qui considérablement influencé sa carrière. « Il m’a appris les basiques du Business/vente et m’a appris à toujours me battre pour atteindre mes objectifs ».
Cet article a aussi paru dans la version physique de votre magazine.
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