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Management

Voyager peut faire de vous un meilleur leader

Partir sac à dos pour un voyage autour du monde est un atout pour son développement personnel et professionnel. D’aucuns pourraient avancer qu’il ne s’agit que d’une parenthèse hédoniste, de simples vacances ou même d’une fuite. Celles et ceux qui se sont donnés les moyens de réaliser ce rêve avancent cependant que cette expérience a révélé et développé des compétences indispensables à leur leadership.

Pendant plus d’un an, il a sillonné les cinq continents, parcourant ainsi plus de 100 000 kilomètres à la découverte du monde. Les surprises, bonnes ou mauvaises, les obstacles et autres galères ont aussi été au rendez-vous, venant régulièrement entraver ses projets. Il s’est fait berner, piller et même menacer par des individus peu scrupuleux. Nous sommes en 1958, Jacques Séguéla est âgé de 27 ans et décide de partir faire le tour du monde au volant d’une 2 CV avec un ami. Résilience, ténacité, courage, curiosité, créativité… Autant de qualités émotionnelles et comportementales que celui qui est ensuite devenu l’un des plus grands publicitaires de la planète a forgé à travers cette expérience unique, et qu’aucun enseignement académique n’aurait été en mesure de lui fournir. Comme lui, d’autres ont décidé de vivre une expérience similaire et ont eu l’opportunité de développer de telles soft skills.

Curiosité

Voyage et curiosité forment un cercle vertueux. Pour voyager, il faut être curieux, aimer découvrir et apprendre. Le contraire est également vrai : plus nous voyageons et plus notre curiosité se développe. Egon Zehnder, l’un des plus grands cabinets de recrutement de dirigeants au monde, évalue les leaders en se concentrant sur deux dimensions : le potentiel et la compétence. Selon les experts de ce cabinet réputé, la curiosité est le meilleur indicateur des compétences requises pour être un leader performant  et elle permettrait à des managers de pouvoir prétendre à des postes de direction.

Développer sa curiosité à travers les voyages peut ainsi constituer un atout non négligeable dans la gestion de sa carrière et de son développement.

Connaissance de soi

Il est aujourd’hui unanimement reconnu qu’un bon leader doit avant tout bien se connaître. Il n’y a rien de pire qu’un leader qui avance sans savoir où il va et pourquoi il y va, quelqu’un qui pédalerait aveuglément comme un hamster dans sa cage. Une étude réalisée par Kom Ferry va encore plus loin en montrant qu’il existe une corrélation entre « self-awareness » et performance financière des entreprises.

Prendre la décision de partir voyager une année n’est jamais une décision facile, surtout lorsqu’on est en poste et que l’on doit l’abandonner. C’est inévitablement une invitation à une forme d’introspection qui permet de comprendre quelles sont nos motivations intrinsèques. Ce processus de réflexion conduit naturellement à une conscience accrue de soi.

Courage

Le courage est une qualité incontournable chez les leaders emblématiques. Le courage de dire non aux avis contraires, de s’opposer, d’écouter ses intuitions, de prendre un risque, de ne pas vouloir plaire. « Les autres » peuvent constituer une résistance qui a le pouvoir de bloquer nos intentions les plus fortes. A l’exception de quelques personnes bienveillantes, un trop grand nombre de personnes de mon entourage désapprouvèrent ouvertement mon propre choix d’inclure une parenthèse « tour du monde » dans mon parcours.

Annoncer qu’on a pris la décision de tout plaquer pour partir en voyage peut susciter un nombre incalculable de critiques tentant de vous décourager. Avoir le courage d’aller jusqu’au bout de ses convictions et de ses envies demande de la détermination, et ce passage à l’acte peut devenir un moment fondateur dans le leadership personnel d’un individu. 

Intelligence relationnelle et instinctive

Développer son aptitude à tisser des liens avec les autres constitue une qualité reconnue dans le monde professionnel. Voyager permet de forger des relations au gré des rencontres. Une plus grande intelligence émotionnelle, une empathie et une écoute active accrues (en prenant en compte le verbal et le non-verbal) sont également des atouts que l’on ramène avec soi à la fin du voyage. Appréhender les personnes que l’on rencontre, comprendre leurs intentions et observer pas seulement avec les yeux mais avec tous ses sens à tendance à réguler l’hypertrophie acquise de notre fonctionnement trop analytique, au profit d’une intelligence plus instinctive. L’université d’Oxford l’a d’ailleurs bien compris et a créé un programme pour développer le leadership de ses participants essentiellement à travers un apprentissage expérientiel mettant l’accent sur les arts, le ressenti et les émotions plutôt que sur la théorie ou le rationnel. Selon Tracey Camilleri, la directrice de l’Oxford Strategic Leadership Programme, les participants ayant testé leur leadership par les sens plutôt que par l’esprit exclusivement, ils en ressortent littéralement transformés.

Compréhension des dynamiques de groupe

Se lancer dans un trek de plusieurs jours dans les montagnes vietnamiennes avec des inconnus rencontrés la veille peut s’avérer être une expérience très fructueuse, car cela permet de développer son aptitude à saisir la dynamique d’un groupe et le fonctionnement d’une équipe à l’état brut. Quels sont ceux ou celles qui vont naturellement prendre le lead dans le groupe ? Quelles sont les personnalités qui auront plutôt tendance à suivre et à se laisser porter par les choix des autres ? Qui aura davantage un rôle de conseil, analysant le pour et le contre d’une situation quelconque, mais n’étant pas à l’aise pour prendre la décision ?

Cette expérience est également l’opportunité de comprendre comment se forment les conflits au sein du groupe car conflits, il y a et comment chacun réagit face à de tels défis. Après deux jours de marche épuisante dans une chaleur suffocante, un groupe qui n’est pas d’accord sur le chemin à prendre pour revenir à bon port devra vivre avec ses désaccords, composer avec la diversité des personnalités, absorber les divergences d’opinion et résoudre les conflits tout en gardant en tête l’objectif collectif de la « mission », à savoir arriver sains et saufs à destination.

Des situations similaires arrivent tous les jours en entreprise, mais les individus ne sont jamais livrés complètement à eux-mêmes. Ils sont dans un environnement relativement connu, appartiennent déjà à une même communauté depuis un certain temps et sont unis par un socle de valeurs communes. Leur parcours est déjà plus ou moins scénarisé et il existe toujours des possibilités d’appeler à l’aide s’ils se retrouvent dans une impasse. A l’inverse, notre groupe de voyageurs est livré à lui-même et le caractère extrême de cette expérience de vie est immensément riche en termes de leadership et de management d’équipe.

Intelligence émotionnelle, adaptabilité, collaboration, créativité et courage sont des qualités comportementales aujourd’hui fortement plébiscitées dans le monde du travail. Selon une étude LinkedIn  , 57% des leaders estiment même que ces soft skills sont plus importantes que les traditionnelles hard skills. Pour Paul Petrone, learning editor chez LinkedIn, cette tendance est d’autant plus irréversible que l’IA, dont l’essor est inéluctable, ne sera jamais en mesure d’automatiser ces compétences. A travers leur aspect expérientiel, les voyages peuvent constituer un apprentissage complémentaire dont la nature brute laissera une empreinte émotionnelle durable dans le savoir-être et le comportement d’un leader.

Cet article a aussi paru dans la version physique de votre magazine.

A propos de l'auteur

Sabine BIRGH

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