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Arimiyao TCHAGNAO : «Notre métier est un sacerdoce qui ne paye pas mais qui a beaucoup de prix à faire payer »

Le mois de Mai est caractérisé par la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse (le 3). C’est donc à juste titre que « Au Boulot ! » vous amène dans le monde des médias en compagnie du guide Arimiyao TCHAGNAO, le président du Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP). L’homme est également directeur du journal « Nouvelle Opinion ». Sans langue de bois, il donne des détails sur l’état de santé la presse togolaise.

Au Boulot ! : Monsieur le Président, vous avez promis lors de votre élection à la tête du CONAPP d’agir pour faire disparaître les goulots d’étranglements qui entravent l’évolution de la presse. Que vouliez-vous dire par là ?

Arimiyao TCHAGNAO : Lorsque nous arrivions à la tête du CONAPP il y avait de petits couacs non seulement entre les confrères mais beaucoup plus avec les nombreuses associations qui se paraient en antagonisme. Dans d’autres pays, vous n’avez qu’affaire à une seule organisation patronale au sein de laquelle tous les patrons de presse se reconnaissent. Une organisation unique qui leur permet de faire un lobbying conséquent pour pouvoir arracher auprès de qui de droit tout ce qui doit leur permettre de travailler de façon descente. Au Togo, nous sommes un petit pays mais il y a non seulement beaucoup d’organisations de presse mais aussi  de titres, « ce qui implique une corporation divisée ». Nous avons des organisations où les gens se retrouvent à un, deux ou qui n’ont même pas de membres, mais qui se positionnent devant les partenaires pour dire : « nous sommes une organisation patronale ». Quand je disais qu’une fois élu, je me battrai pour faire en sorte que les goulots d’étranglements qui essayent de diviser la presse finissent, c’est qu’honnêtement, je voudrais faire en sorte que toutes les organisations se convergent et se fusionnent en une seule avec un nouveau patron qui peut être TCHAGNAO ou une autre personne. Cela nous permettra d’une voix commune d’aller vers les partenaires, de nous expliquer au niveau de l’assemblée et du gouvernement pour qu’on essaye de revoir l’aide de l’Etat à la presse et de voir dans quelle mesure, nous pourrions parvenir à une condition de travail beaucoup plus aisée.

Où en êtes-vous après 10 mois de prise de fonction ?

Il ne nous revient pas ici entant que premier responsable de nous mettre à faire le bilan de tous ce que nous avons eu à faire durant ce parcours de 10 mois. Je crois qu’il me faut faire cette réserve de laisser plutôt les populations togolaises qui nous suivent ainsi que journalistes nous apprécier.  Si nous nous transportons sur le terrain du bilan, je vous dirai qu’en dix mois, nous avons fait beaucoup de choses. Nous avons par exemple outillés nos membres et autres confrères sur divers sujets « le comportement du journaliste avant, pendant et après une crise » et « les relations entre journalistes et les forces de sécurité et de maintien d’ordre ». En passant je vous laisse entendre que le CONAPP est l’organisation patronale qui a une représentation sur le territoire togolais et qui a la grande assise où on retrouve les membres depuis Cinkassé jusqu’à Lomé.  Et donc avec l’appui de la Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET), nous sommes allés former tout ce beau monde au Plan  National de Développement (PND). Il faut aussi dire que nous avons osé la délocalisation des Journées Portes Ouvertes de la presse (JPO) de Lomé vers l’intérieur du pays (région Centrale). Ce coup d’essai qui pour beaucoup ne devrait pas être évident, a été une grande réussite parce que nous avons  pu converger du sud au nord, de l’ouest a l’est les confrères membres du CONAPP y compris ceux qui ne le sont pas de leur lieu habituel de travail pour nous mettre en synergie. Plusieurs autres activités sont également prévues dans le cadre     la célébration de la journée du 3 mai, édition 2019. Nous profitons de votre tribune pour remercier toutes les bonnes volontés et sociétés qui nous assistent dans la réalisation de nos ambitions. A ceux  qui hésitent encore, nous en appelons à plus de volonté et d’ouverture car avant tout, notre travail est rien que du sacerdoce qui contribue au développement de notre chère nation.

Arimiyao TCHAGNAO

La communauté internationale célèbre chaque 3 mai, la «Liberté de la presse». Que représente cette journée pour le CONAPP ?

Je crois que chaque pays du monde a une histoire liée à la presse y compris notre pays le Togo. Lors des journées portes ouvertes à Thaoudjo, il y a eu beaucoup de  panelistes qui nous ont parlé de l’histoire de la presse au Togo et surtout de celle de la presse privé.  Et donc lorsque vous suivez comment des années 90, nous avons amorcé la presse privée au Togo, des difficultés que les confrères ont connu en passant par les arrestations, des brimades et les censures  de toutes les productions presses au Togo pour arriver aujourd’hui à cette liberté liberté qui parfois se déroute pour prêter franc au libertinage, nous pourrons dire que le Togo vient de très loin. Mais au même moment quand vous regardez notre monde médiatique où chaque jour dans la rue les gens commentent,  les titres que nous voulons, nous les passons. Nous allons mieux sur les antennes radio, télé et avec les réseaux sociaux et tout ce qui passe sans que les gens soient inquiétés, nous pouvons dire que le CONAPP se sent un peu satisfait par rapport à ce qui se passe au par rapport à ce qui passe au Togo. Au même le 3 mai nous donne l’idée au plan mondial de penser à tous ces journalistes qui ont été martyrisés, qui sont actuellement derrière les barreaux ou qui ont trouvé la mort que ce soit sur les lieux de reportages ou dans les investigations. Avec ce qui s’est passé récemment au Ghana, nous pouvons dire que les journalistes de par le monde quelques soient leurs nationalités doivent davantage se mettre en synergie pour continuer à mener le combat perpétuel qu’est celui de la liberté d’expression et de faire passer ces opinions.

La presse togolaise est-elle libre ?

La presse togolaise comme celle d’ailleurs a des principes qu’il faut respecter. Nous savons que nous avons notre éthique et un code qu’il faut respecter. Alors le journaliste togolais quel que soit sa ligne éditoriale doit faire l’effort comme un peu partout pour se conformer aux textes qui régissent notre profession chez nous. Et je crois que la presse togolaise, celle du moins qui connait le code et le b.a.-ba du métier qui fait le travail avec professionnalisme est une presse libre. Je peux dire que cette liberté se fait sentir à tous les niveaux du pays. Dans tous les préfectures, il y a des radios soit communautaires ou privées qui relaient des informations font les émissions de façon libre dans le respect des principes érigés par la loi au Togo.

Que fait le CONAPP quand un journaliste se trouve en difficulté par rapport au droit de la liberté d’expression ?

Chaque fois que le journaliste togolais est inquiété dans l’exercice de son métier au niveau des reportages ou par rapport à une production quelconque, le CONAPP a toujours été au chevet de celui-ci. Je ne trouve pas utile de citer des cas sur lesquels nous avons été présents mais c’est une règle. Mes prédécesseurs Jacques DJAKOUTI aussi bien que Jean Paul AGBO ont eu à le faire, aujourd’hui nous y sommes. Notre métier, si je peux le dire ainsi est un métier « ingrat », un sacerdoce qui ne paye pas mais qui a beaucoup de prix à faire payer. Et pour çà nous serons toujours au côté des confrères en difficultés et nous pensons que cette tradition sera pérenne et respectée par ceux qui vont viendront demain après nous.

Propos recueillis par Christelle Agnindom

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Landry

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