Elle est capable de vous saluer en Moré, en Dioula, en Éwé, ou en Lingala. Cette amoureuse des langues, des lettres et de la communication, c’est Amé Dzifa ATIFUFU une togolaise née en Côte d’Ivoire vivant au Burkina-Faso.
Hortense a fait ses études universitaires à l’Université de Lomé tout en exerçant parallèlement un métier de journaliste. Elle fit ses armes avec de célèbres journalistes comme Pierrot Attiogbé, Diane Agbodo, et feu Yao Dogan.
C’est fort de cet amour pour le journalisme qu’elle a immigré en 2010 au Burkina en tant que secrétaire à la rédaction des magazines Planètes Enfants et Planètes Jeunes. A ce poste, Hortense était chargée de corriger des articles, d’assurer la liaison entre la rédaction et les journalistes freelance, photographes, illustrateurs et entre autres choses, veillait au respect du calendrier de production.
Depuis 2016, Hortense est rédactrice en chef de Duc in Altum, un mensuel catholique de l’archidiocèse de Ouagadougou. Entre temps, elle a renoué avec les études et grâce aux connaissances acquises à l’occasion de sa licence en communication, elle arrive à se rendre utile sur certains projets au Burkina.
C’est donc au pays des Hommes Intègres (Burkina Faso) qu’a commencé sa carrière de Nappy entrepreneuse. Femme aux cheveux crépus, le défrisage était pour elle le seul moyen pour les assouplir. « Mais cela ne m’apportait que des moments de douleurs et des plaques capillaires. J’ai donc pris la décision de revenir aux cheveux naturels » affirme-t-elle. Dans sa recherche de produits pouvant l’aider à entretenir ses cheveux naturels, elle s’était rendu compte que non seulement ceux-ci étaient assez onéreux mais aussi très rares. Touchée par le paradoxe de cette situation quand on sait que les africaines ont dans la grande majorité les cheveux crépus, elle décida de laisser parler son cœur de femme entreprenante et innovatrice.
« J’ai donc commencé à suivre des tutoriels sur YouTube pour m’informer et me former ».
La nouvelle autodidacte ne va pas hésiter à s’approcher des groupes de femmes arborant cette idéologie de Nappy notamment le groupe Fasonappy auquel elle proposera plus tard un produit d’entretien des cheveux. Ce produit connu un tel succès qu’elle se lança dans le counseling et dans la production et vente des produits bio capillaires sous la marque Hada’s Care en 2010.
Hada’s Care propose au quotidien aux femmes Afros toute une gamme de produits pour l’entretien de leurs cheveux. Elle est composée d’une vingtaine de produits qui conviennent à chaque type de cheveux : des huiles végétales, des beurres, des chantilly (crème à base de beurre de karité et du shampooing). Les produits de Hada’s Care sont des « Homemade » (Ndlr : des produits faits maison).
Hortense travaille aujourd’hui en collaboration avec les associations de femmes rurales du Togo et du Burkina. Sa matière première vient de ces groupements de femmes qui sont d’ailleurs pour elle une importante source de fierté : « Nous contribuons ainsi à nos économies locales » nous confia-t-elle.
Hortense est également une motivatrice et un coach hors pair. Elle s’évertue au quotidien à faire aimer aux femmes noires, métissées, brunes leurs cheveux naturels. Elle anime sa page Facebook Hada hada avec des vidéos de motivations et les témoignages d’autres femmes qui ont fini par accepter et aimer leurs cheveux crépus.
Aujourd’hui son objectif est de s’étendre à d’autres pays, diversifier ses points de vente et d’ouvrir des magasins dans les capitales africaines et occidentales.
« Nous croyons fermement qu’en tant qu’entrepreneure, avec ténacité et persévérance nous y arriverons. »
Et à en croire sa détermination, elle sait de quoi elle parle.
Ajouter un commentaire