A 29 ans, Kamal Adjayi dirige la mairie de la commune du Golfe 3. Diplômé en ingénierie financière des universités de Luxembourg Poitiers et Metz, l’homme qui travaillait pour des fonds d’investissement à Luxembourg avant son retour au pays se présente comme ‘’spécialiste en restructuration financière et en résolution des problèmes économiques’’.
Au Boulot : Quelle est votre vision pour la Commune du Golfe 3 ?
Kamal ADJAYI : Notre vision pour la commune du Golfe 3 c’est de faire de cette commune l’endroit idéal, un cadre de vie agréable pour tous les habitants et résidents. Nous sommes constamment tournés vers l’innovation ; l’innovation dans tous les secteurs pour pouvoir apporter quelque chose de nouveau et proposer des nouvelles solutions de gouvernance à l’endroit de nos habitants. Il est important de souligner aussi que nous avons beaucoup de défis dans divers secteurs notamment l’assainissement, le traitement des eaux, les latrines, les défis économiques et nous nous efforçons à trouver des solutions adéquates à tous ces défis au quotidien. Notre créneau d’actions c’est l’écologie avant tout. Nous nous positionnons comme une commune verte très agréable à vivre c’est pour ça d’ailleurs que dans tous nos projets, nous faisons en sorte de décliner cette composante écologique.
Au-delà de ça, nous croyons fortement qu’il faudrait impulser, initier des projets économiquement autonomes même s’il y a un apport public, il faudrait créer et lancer des projets qui permettraient aux jeunes de trouver un emploi et aussi les aider à formaliser leur idée d’entreprise et par là résoudre la question de chômage
AB : Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir maire ?
KA : Comme tout citoyen je pense que l’envie d’apporter quelque chose à sa communauté à son pays, l’envie d’aider, de pouvoir apporter aussi un plus et au-delà de ça gérer beaucoup plus au regard du leadership et d’actions publics que mènent le Président de la République. Aujourd’hui on ne peut pas être jeune et être en marge de cela. Il pose beaucoup d’actes en faveur du développement du Togo, de la jeunesse togolaise et nous en tant que jeunes on se doit d’accompagner çà, d’apporter une contribution à tout cet effort qui est mené au quotidien.
AB : Quelles sont les activités principales que vous avez eu à mener depuis votre prise de fonction ?
KA : (rires …) Je ne saurai le dire c’est tellement vaste. Déjà il faut connaître nos cœurs de métier, ça commence par l’assainissement ; on a les services techniques, les services d’états civils. Ce que nous faisons aujourd’hui c’est d’apporter constamment de nouvelles réformes dans chaque secteur. A titre d’exemple je peux dire, qu’ici on a raccourci le temps de traitement de tous les dossiers ; quelque chose qui a été faite depuis près d’un mois. Actuellement nous pilotons un projet sur la digitalisation des services d’état civil ; il faudrait qu’à terme tous soit numérisés et que chaque registre puisse se retrouver dans une base de données bien sécurisée. Nous menons des opérations écologiques que nous comptons amplifier sous peu. Donc autant de projets pour ne citer que les grands…
AB : Quels sont les principaux défis auxquels fait face votre municipalité et comment comptez-vous les régler ?
KA : Les défis sont majeurs dans tous les secteurs. Pour repartir les choses il y a des défis organisationnels à l’interne, mais au-delà ça, à l’externe il y a les réceptions de la population. Il y a les défis sociaux, au niveau de la population, les attentes sont énormes et nous devons nous surpasser au quotidien pour trouver des solutions idoines à ces différents problèmes.
AB : Parlant de défi organisationnel comment est organisé votre administration ?
KA : La Mairie du Golfe 3 est organisée par le même schéma organisationnel notamment le maire, les adjoints maire qui constituent l’exécutif avec un secrétaire général. En dessous du secrétaire général, il y a tous les différents services il y a le conseil municipal qui est au-dessus de tout ce système. Donc ici au niveau de la mairie du Golfe 3, tous les services sont quasiment opérationnels notamment les services techniques, les services de planifications, les services d’état civil. Et nous avons un conseil municipal composé de 18 conseillers : 15 conseillers dont 3 agents plus moi (le Maire) donc 19 qui sommes à la tête du conseil municipal.
AB : Qu’est-ce que vous appréciez particulièrement dans vos fonctions ?
KA : C’est tellement noble de se dire qu’on peut aussi apporter quelque chose au développement de la nation. J’encourage d’ailleurs tous les lecteurs aussi à leurs échelles on ne doit forcément pas être dans un engagement politique, ça peut être un engagement économique ou social. Aussi petit qu’on soit ou aussi grand qu’on soit, on a forcément quelque chose à apporter à la nation. Et ce côté noble, c’est de se lever tous les matins et se dire qu’on peut à travers son action ou une idée changer positivement quelque chose dans la vie d’un de ses concitoyens. J’encourage vivement tout le monde de par son activité à impacter positivement la société. Le gouvernement joue un grand rôle dans ce sens en créant tous les mécanismes qui permettent d’aller vers ce niveau de développement. C’est nous les hommes à chaque niveau qui devrons mettre en place des actions qui nous permettront d’aller beaucoup plus vite. J’ai l’habitude de citer le PND. Le PND ce sont de grandes idées de grandes orientations donc à nous maintenant de les mettre en œuvre et chacun doit jouer sa partition au quotidien.
AB : Quelle relation entretenez-vous avec les autres élus de la commune ?
KA : Une relation très cordiale. Il y a le conseil municipal de qui nous recevons les grandes orientations de la commune notamment des projets stratégiques. Outre le conseil municipal, il y a des commissions ou les différents élus, les conseillers qui travaillent sur des grands types, des grandes orientations qui éclairent l’exécutif à les rendre opérationnels au quotidien. Donc globalement c’est une relation cordiale, on essaye bien de trouver notre cheminement et on y arrive tout doucement.
AB : Quelle stratégie vous aviez mis en place pour mobiliser les ressources nécessaires ?
KA : La mobilisation des ressources, c’est mon travail de base normalement, je suis formé pour ça (rires). Je dirai qu’il y a plusieurs types de ressources. Il y a les ressources qui proviennent de la production indirecte donc avec les services des affaires financières. Nous avons mis en place des procédures et un plateau qui travaille constamment. Il y a une équipe qui est consacrée à ce travail de mobilisation des ressources non seulement l’émission des avis (de taxes ndlr) mais le suivi des paiements, le contrôle, le recouvrement, et tout ce qui va avec. Elle travaille en parfaite coordination avec les services du trésor public pour mobiliser ces ressources. Mais au-delà de ça, il y a une grande partie des ressources qui proviennent de l’OTR (l’Office Togolais des Recettes), l’autre partie, c’est la mobilisation des ressources à travers les carnets d’adresse, à travers les partenaires financiers et je pense que la commune du golfe 3 s’est bien positionné sur ces genres de financements. Je dirai que pour la première année de mandature, 80 ou 70 % des projets que nous avons réalisé ont été grâce aux partenaires financiers.
AB : Depuis votre prise de fonction, qu’est-ce qui vous a marqué ?
KA : Je dirai la passion à vraiment faire ce travail, à se dire sans cesse qu’il faut trouver une solution aux problèmes des autres. La passion et aussi l’accompagnement au niveau des élus locaux et au niveau du gouvernement m’ont vraiment déterminé à conduire ce projet de décentralisation, à trouver des solutions aux problèmes des concitoyens. Je pense que c’est vraiment marquant. On a vu avec la crise du coronavirus où tout le monde était sur tous les fronts entrain de sensibiliser et trouver une solution, le gouvernement qui ne dormait pas, le leadership du Président de la République. Donc je pense que ce qui m’a vraiment marqué c’est cette passion que les pouvoirs publics mettent à contribution, pour impulser le développement du Togo. Et c’est pour ça je dis qu’on n’explique pas assez ce que l’on fait aux populations sinon elles seront plus reconnaissantes à l’endroit du gouvernement, du président de la République et de toutes les municipalités.
AB : En dehors de votre fonction de Maire, exercez-vous d’autres activités ?
KA : Je disais tantôt que de métier je suis Ingénieur en finances. Pour être maire c’est une fonction qu’on occupe mais ce n’est pas une fonction exclusive donc je fais d’autres activités à part entière.
AB : Parlez-nous de vos projets futurs
KA : J’ai pour habitude de laisser découvrir les projets pas d’en parler avant. Mais je pourrai donner quelques pistes notamment la digitalisation. Nous avons commencé d’ailleurs à digitaliser, numériser tous les services, les procédures de la mairie, nous sommes en pleine réflexion des bâtiments municipaux. Nous avons lancés des projets d’urgence prioritaire qui sont des microprojets qui couvrent totalement les 11 quartiers de la commune. Par moment on place les lumières qui sont cassés dans une rue, on débouche les caniveaux ; un ensemble de projets qui fait au total une enveloppe de 150 millions. Nous venons de les lancer, nous sommes en train de trouver des solutions pour les réaliser d’ici la fin de l’année. Outre cela, les projets il y en a tellement, nous sommes engagés dans un processus d’organisations interne. Donc à tous les niveaux nous revoyons les procédures, nous essayons de modifier les choses, de les corriger pour faciliter la vie à nos concitoyens car nous sommes là pour eux nous sommes là pour trouver des solutions à leurs problèmes et c’est ensemble qu’avec eux que nous allons y arriver.
AB : Combien de personnes vous employez dans votre mairie ?
KA : Aujourd’hui à la mairie du golfe 3 il y a 134 agents communaux. Les besoins sont énormes et nous créons les services en fonction des besoins. Je sais qu’aujourd’hui on évolue malgré les 134 agents communaux et nous évoluons vraiment à rythme serré. Il y a beaucoup de projets, beaucoup de challenges, beaucoup de travail. Les gens travaillent énormément donc il se peut qu’à la longue on augmente l’effectif du personnel en fonction des besoins. Nous n’avons pas assez de bureaux, donc il faut prévoir les locaux nécessaires et puis créer petit à petit le personnel qu’il faut. Pour une collectivité, 134 agents c’est rien du tout.
AB : Un mot à l’endroit de la population et des travailleurs
KA : Je commence par les travailleurs puisque je suis née un 1er Mai (rires).
Donc à l’endroit des travailleurs, je dis bon courage, félicitations pour tout ce que tout le monde fait au quotidien. Aussi petit qu’on soit ou aussi grand qu’on soit, de par l’importance de sa fonction ou pas, chacun à quelque chose à apporter à la nation, chacun a quelque chose à apporter au développement ou au bien être des autres. Essayons donc de donner le meilleur de nous-mêmes au quotidien et de travailler comme si c’était le dernier jour de travail de notre vie. Nous devons tout donner au quotidien sans arrière-pensée, sans intérêt personnel mais toujours privilégier l’intérêt général et le bien de tous.
A l’endroit de la population, encore une fois nous sommes là pour eux, nous sommes à leur disposition. C’est eux qui nous ont fait confiance en nous installant là donc de ne pas hésiter à travailler en parfaite coordination avec nous. Nous sommes disposés, on l’a toujours dit les portes de la commune du Golfe 3 sont toujours ouvertes. Nous recevons toutes les requêtes, surtout on est là pour les écouter et ensemble nous allons trouver des solutions à nos problèmes. Et pour se rassurer, nous en tant qu’autorités locales, nous travaillons en parfaite coordination avec le gouvernement central qui sans cesse décline les grands axes, trouve des solutions en général et nous, nous les mettons en œuvre au niveau local. Je pense que la décentralisation togolaise est bien partie, d’ici 5 ans, 6 ans à l’heure du premier bilan, je pense que nous pourrons tous être fiers…
Cet article a aussi paru dans la version physique de votre magazine.
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