Les travailleurs du secteur agroalimentaire au Togo sortent de leur silence et dénoncent la précarité qui mine leur secteur depuis quelques années. Réunis en séminaire de sensibilisation samedi 6 avril 2019 à Lomé, ces travailleurs regroupés au sein du Syndicat des Industries Agroalimentaires du Togo (SYNIAT) ont exprimé leur désarroi sur le licenciement de certains de leurs collègues ainsi que les menaces de renvoi qu’ils reçoivent chaque jour de la part de leurs employeurs.
« D’une manière générale, l’abus d’autorité et du pouvoir sont en croissance dans le secteur. En outre, la sous-traitance aussi gagne de plus en plus ce milieu de travail, le rendant très précaire. Des contrats atypiques, les conditions de travail impossibles. C’est ce à quoi nous assistons au niveau des employés de Fan milk actuellement », a laissé entendre NYANUTSE Yawo Achille, Secrétaire général du SYNIAT.
« Nous avons organisé ce séminaire, parce-qu’il a eu une goutte d’eau qui a fait déborder la vase. Au sein de la Société des Grands Moulins du Togo (SGMT), de 2015 jusqu’à ce jour, il y a eu environ soixante-onze (71) ruptures de contrats dont vingt-trois (23) sont des renvois et environ quarante-huit (48) sont des ruptures négociées pour des départs volontaires. Mais l’événement le plus récent c’est que, pour une faute d’écriture de date de production sur un certain nombre de sacs, les employés ont été renvoyés et même en dehors de ça, des employés sont en permanence sous la menace de renvoi et nous ne comprenons pas », a-t-il déploré.
Selon lui, le SYNIAT en organisant ce séminaire entend sensibiliser ses membres sur leurs droits et devoirs sur les lieux de travail pour leur permettre d’être à l’abri des licenciements « abusifs » ou encore outiller ces travailleurs afin qu’ils puissent faire valoir leurs droits.
« Nous devons connaître nos droits et devoirs sur les lieu de travail. Cependant, nous constatons que le travailleur togolais, dans sa majorité ne maîtrise pas le droit du travail et l’employeur profite de cette naïveté ou de cette méconnaissance pour le brimer. Malgré des démarches auprès des inspecteurs du travail, nous n’avons pas eu des résultats. Allons-nous organiser des grèves pour que l’employeur nous licencie de plus ? Nous disons que non. Plutôt on s’est dit qu’il faudrait qu’on organise ce séminaire et qu’on expose le problème à la place publique pour que nos autorités puissent entendre nos cris et comprendre ce que nous sommes en train de vivre actuellement dans le secteur agroalimentaire afin que des solutions soient trouvées », a ajouté le Secrétaire général du SYNIAT.
Le thème autour duquel les échanges ont eu lieu est : « Précarité du travail dans le secteur agroalimentaire au Togo : Ensemble, maîtrisons nos droits ».
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