« Pour un travail décent des travailleurs (euses) domestiques au Togo, ratifions la convention 189 de l’OIT », voilà l’appel lancé vendredi à Lomé par la plateforme des organisations de défense des droits des employés domestiques (PODDED), à l’issue d’un atelier de sensibilisation, d’information et de plaidoyer à l’endroit de l’Ambassade des missions diplomatiques. Intitulé « Document de plaidoyer argumentaire pour le respect des droits des travailleurs domestiques conformément à la convention 201 de l’OIT », ce plaidoyer vise à amener les autorités togolaises et les responsables diplomatiques des ambassades de la Lybie, du Liban, du Gabon et de la Côte d’Ivoire à faire respecter et protéger les droits des travailleurs domestiques aussi bien au Togo que dans leur pays d’origine telle que dictée par la Convention 189 de l’OIT.
La nécessité de sa ratification devra permettre à tous les travailleurs domestiques, et migrants surtout de jouir effectivement de leurs droits fondamentaux au travail, souligne le document.
La convention 189 résume aussi bien les droits que les devoirs des travailleurs domestiques.
Payer au minimum le SMIG à l’employé, le déclarer à la CNSS, lui assurer les droits à l’alimentation, au logement, au transport ; respecter la durée journalière de travail qui est de 8 heures, lui accorder les différents congés… voilà tout ce que stipule la convention 189.
« La problématique du travail domestique est devenue plus persistante. Le traitement, les mauvaises conditions de vie et de travail,… toutes ses légions continuent par devenir une casse tête. (…) Nos compatriotes qui travaillent à l’étranger (les pays à risque) continuent toujours par faire l’objet de mauvais traitements. A l’intérieur du pays d’ailleurs, la problématique est d’actualité… Alors nous avons pensé à mettre en place un plan d’action 2018. Il est donc important que le Togo ratifie la Convention 189 de l’OIT sur les travailleurs domestiques, une convention en cours de ratification par tous les pays du monde entier», a assuré le Dr Tsholenyanou Komi Agbeko, le président national de PODDED Togo.
A noter également que les travailleurs et travailleuses domestiques représentent une large proportion de la main-d’œuvre au Togo, soit plus de 100 000 personnes qui, pour la plupart de temps, sont mal rémunérées, sont sans protection et vivent dans des conditions précaires, a constaté la PODDED. Les plus graves abus et exploitations sont constatés chez les femmes et jeunes filles mineurs.
Vu l’intérêt que ne cesse de porter ce secteur d’activité (qui attire 86,3% de femmes et 13,7% d’hommes à en croire les études réalisées en 2012 par SADD), il est primordial selon les responsables de la plateforme, que les conditions de travail soient nettement améliorées.
Les différents décideurs sont donc appelés à prendre conscience des droits et devoirs des travailleurs domestiques et à s’engager à respecter et défendre ces droits au Togo et dans les pays d’origine des Représentants diplomatiques.
Fondé en avril 2014, la PODDED compte a ce jour 18 organisations membres dont les syndicats des travailleurs domestiques, les organisations de défense des droits de l’homme, les agences de placement des travailleurs domestiques.
Son ambition: contribuer au plan national à une revalorisation du travail domestique à travers des formations, des sensibilisations, et des plaidoyers pour une prise en compte du secteur par une législation spécifique, pour la promotion et la défense des droits et devoirs de ces travailleurs.
Source:Africa Top Success