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Jusqu’à quand travailleront-ils ?

Partager sur Facebook Partager sur Whatsapp Partager sur Twitter Il est midi, à cette heure où le soleil est au zénith, Nadine, une petite fille de 8 ans est sous le soleil avec sa bassine de sachets d’eau fraîche en quête de clients. Elle a l’obligation de vendre le tout avant de rentrer à la […]

Il est midi, à cette heure où le soleil est au zénith, Nadine, une petite fille de 8 ans est sous le soleil avec sa bassine de sachets d’eau fraîche en quête de clients. Elle a l’obligation de vendre le tout avant de rentrer à la maison pour manger.
Ils sont des centaines de millions d’enfants dans le monde à être contraints de travailler. Selon des statistiques de l’organisation internationale du travail parues en 2015, plus de 168 millions d’enfants dans le monde d’âge compris entre 5 et 14 ans sont obligés de travailler. Ceux-ci sont le plus souvent soumis aux pires formes de maltraitances, d’esclavage, de violences physiques et sexuelles. Connaître les causes de ce fléau et les conséquences désastreuses devrait pouvoir encourager les différents acteurs à adopter des positions fermes pour un véritable changement.

Sourire d'enfants

Des causes multiples

Aucun enfant ne choisit de travailler dans cette période de sa vie qui est son enfance. A la question de savoir ce qu’il aurait aimé faire en lieu et place de son travail, Amir petit chiffonnier répond « m’amuser un peu et aller à l’école ». Les enfants ne choisissent pas cette vie. Mais de multiples facteurs les y poussent .

La pauvreté

Elle est le premier facteur qui crée le travail des enfants. Les parents incapables de subvenir aux besoins de leurs enfants, les envoient chercher une autre source de revenu. Une étude publiée par le gouvernement togolais en 2013 révèle que sur 5 enfants travaillant dans le pays 4 sont pauvres. Cette incapacité peut être due à leur décès, aux maladies ou à leur abandon. L’ouvrage Le travail des enfants et la pauvreté en Afrique : un réexamen appliqué au Burkina-Faso de Jean-Pierre LACHAUD montre que les enfants issus des ménages pauvres sont « économiquement actifs dans la tranche de 5 à 14 ans. Alors que ce n’est pas le cas dans les ménages non pauvres.

L’accès difficile à l’éducation
L’éducation est un droit fondamental reconnu à tous les enfants. Mais ils sont plus de 60 millions d’enfants dans le monde à ne pas y avoir accès à selon le rapport mondial sur l’éducation pour tous. Plus de la moitié d’entre eux sont en Afrique. Le coût élevé de la scolarité, l’éloignement de l’école des lieux d’habitation, l’absence de structure adéquate pour accueillir les enfants, la violence à l’école sont entre autres, des facteurs qui rendent difficile d’accès l’éducation aux enfants. Kafui une petite togolaise de 13 ans avoue devoir travailler pendant les vacances pour pouvoir s’acheter les fournitures scolaires de l’année suivante.

L’intérêt des employeurs
Certains employeurs du secteur informel, préfèrent embaucher des enfants puisque ceux-ci constituent une main d’œuvre bon marché. Au Togo, le phénomène de placement d’enfants est récurrent. Ils sont des milliers à se retrouver chez un parent ou ami de la famille comme domestique, métayer, apprenti ou aide dans le commerce. La plupart du temps ils ne sont pas payés. Pour ceux qui le sont, les fonds sont confiés à leurs parents qui l’utilisent pour subvenir aux besoins de leurs autres enfants. Une étude menée par le gouvernement togolais à montrer que 24,9% des enfants actifs économiquement se retrouvent dans le service domestique, 11,9% dans l’économie informelle, 50,4% dans une activité agricole et 3,2% dans l’artisanat.
Le travail a sur l’enfant et même sur la société, des conséquences assez inquiétantes.

Des conséquences évidentes

Si, même sur les adultes, le travail peut parfois entraîner des situations indésirables, ce n’est pas l’enfant qui en serait immunisé. Les conséquences du travail des enfants se font voir sur leur santé et leur avenir.

Travail des enfants
– Conséquences sur la santé
Les enfants qui ont commencé à travailler très tôt souffrent de nombreux maux en fonction du secteur dans lequel ils se sont retrouvés. Pour ceux qui ont travaillé dans l’industrie par exemple, l’exposition quotidienne à des dangers de divers ordres tel que, la poussière, les gaz toxiques et produits chimiques, l’électrocution est une réelle menace pour leur santé. Leurs corps sont fragilisés et leurs organes intoxiqués. Pour ceux qui sont des ramasseurs dans les dépotoirs comme les petits chiffonniers du Caire, ils sont tout le temps exposé au tétanos et autre maladies infectieuses très graves. Le plus lourd tribut est payé par les enfants obligés de se prostituer. Il s’agit à majorité de jeunes filles, de jeunes adolescentes. Elles sont exposées tous les jours aux maladies sexuellement transmissibles comme le SIDA.

Conséquences sur l’avenir
La plupart des enfants travailleurs sont des analphabètes. Ils n’ont pas eu la chance de commencer les études pour certains, pour les autres qui ont commencé, ils n’ont jamais eu la chance de dépasser le niveau du primaire. Ils n’auront jamais la chance de postuler à des fonctions nécessitant plus d’années d’études. Leur carrière se limite le plus souvent à leur premier ‘’métier’’. Au-delà, de l’aspect professionnel, les nombreuses maladies auxquelles ils ont été le plus souvent exposés au cours de leurs bas âges les rendent inaptes à certaines fonctions plus valorisantes. Ils redeviennent des personnes à charge pour leur proche qu’ils étaient supposés aider. Ils vivent dans la pauvreté et ne peuvent offrir une vie descente à leur personne ou à leurs futurs enfants. Le travail des enfants est donc un véritable cercle vicieux. Pour les enfants ayant travaillé dans l’industrie du sexe, il est naturellement plus difficile pour elles de construire un foyer un fois adulte.

Un changement possible
Bien que le travail des enfants soit un phénomène assez encré dans la quasi-totalité des pays du monde, des solutions existent et un amenuisement est tout à fait envisageable.

Aide à la scolarisation des enfants
Il existe bel et bien une interconnexion entre le travail des enfants et l’éducation pour tous. La solution préconisée par les organisations internationales et leurs Etats membres est la création de cadre pouvant accueillir les enfants ou de plans pour aider à la scolarisation des enfants. Le Togo ainsi que la plupart des pays de l’Afrique sub-saharienne ont mis à disposition de leur population des programmes de scolarisation (du moins pour le cours élémentaire). Cette mesure est arrimée à l’Objectif de Développement Durable n°4 (ODD n°4) relatif à l’élimination de la pauvreté.

La formation professionnelle
Cette alternative se situe dans la logique de la précédente. Elle consiste à familiariser les jeunes apprenants avec des normes matériels ou outils relatifs à une série de métiers. Ceci permet de les orienter déjà dès le bas âge dans le choix d’une carrière professionnelle et de réduire en retour, le risque d’abandon scolaire. La formation professionnelle ‘’précoce’’ permet donc de réaliser la transition entre l’école et le travail.

Micro-crédits sans intérêts
Sachant que l’une des principales causes du travail des enfants est la pauvreté, des organisations comme Voix Libres encouragent à la mise en place de facilités de crédits pour les familles pauvres. Cette disposition a le mérite de contribuer à leur autonomie financière pour qu’elles puissent avoir les moyens de scolariser leurs enfants.

Sensibiliser et contrôler les entreprises
Une approche pertinente de lutte contre le travail des enfants serait de sensibiliser les entreprises à adopter une attitude responsable légale par rapport au phénomène. Il faudrait que ces derniers puissent comprendre et saisir la mesure du drame. Cette sensibilisation devrait être suivie d’un réel contrôle avec à la clé, des sanctions légales contre les contrevenants.

Eviter d’acheter des produits fabriqués par des enfants
Cette disposition concerne tout le monde. Il y a de fortes chances que les produits dont les étiquettes indiquent ‘’fabriqués en Chine (ou en Inde, ou au Népal) et qui sont bons marchés soient des produits fabriqués par des enfants ou encore par des adultes mal payés. En refusant de les acheter, on refuse d’être ‘’complice’’ de l’injustice.

Ces mesures doivent être mises en œuvre de façon cumulative même si cette liste n’est pas exhaustive. L’harmonisation des réglementations relatives à l’âge minimum d’admission et à la scolarité obligatoire ou encore la traduction effective des actes et pactes mondiaux en actions nationales sont entre autres mesures indispensables.
Sans oublier bien sûr, la mobilisation de tous les acteurs à tous les niveaux pour des actions concertées et cohérentes afin de réduire totalement le phénomène du travail des enfants qui est une véritable honte pour l’humanité.

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